La librairie des livres interdits, Éditions Robert Laffont, Versilio, Paris, 2024, 343 p.
par Marc Levy
Depuis vingt ans, Marc Levy est, paraît-il, l’écrivain français le plus lu dans le monde. Ce roman est son vingt-sixième. J’ai été attirée par le commentaire sur le rabat du livre. “Que faire quand on est pris entre une irrépressible envie de vengeance et une irrésistible envie d’aimer? Peut-on rêver d’un avenir sans s’être acquitté du passé? Une comédie brillante et engagée qui donne le goût de lire et d’aimer”. Je ne pouvais résister, j’ai acheté le livre.
Dans la foulée du chaos provoqué par l’arrivée du nouveau gouvernement au sud de notre frontière, la lecture de ce livre s’avère très pertinente mais aussi divertissante. Le titre laisse deviner le thème du livre. Je m’attarde rarement à souligner le design de la couverture mais cette fois, je vais glisser un mot sur le sujet. En dépit du sérieux du thème, le graphiste a choisi d’attirer le lectorat par un style un peu baroque, une librairie à l’ancienne avec un couple qui s’enlace. Un très beau travail.
J’avais l’impression de commencer la lecture d’un roman facile mais au contraire il s’agit d’un thriller psychologique mêlant l’interprétation de faits réels à des aventures amusantes et de vrais drames. Marc Levy est bien au fait des actualités américaines, de la montée de l’extrême-droite et de la censure. Son roman parle de liberté, de corruption, de la censure des livres, de dénonciation et de l’abus des gouvernements envers les citoyens.
Pourtant de belles rencontres entre des inconnus, des gestes qui font renaître l’espoir en l’humanité rendent cette histoire inoubliable. Entre la vengeance et le pardon, l’amour et l’amitié se font un chemin pour nous faire entrevoir de meilleurs lendemains.
Finalement, Marc Levy raconte l’histoire de deux âmes sœurs destinées à des vies solitaires et malheureuses qui finiront par trouver la solution à leurs problèmes. En arrière-plan, il décrit une société malmenée par ses leaders qui finit par comprendre qu’il faut se rebeller et vivre selon ses valeurs au lieu de se soumettre.
À la fin du livre, il y a un chapitre qui démontre l’ampleur de la censure sur les livres aux États-Unis. C’est absolument terrifiant et ce phénomène commence à s’étendre au Canada. J’ai entendu une conversation lors d’une entrevue à la télévision qui m’a donné une sorte d’électrochoc. La personne disait: “ Il faut avoir peur de ce qui s’en vient avec l’extrême-droite. Il faut avoir peur de se transformer en bourreau.” J’ai un peu paraphrasé mais c’est l’essentiel de ce que j’ai compris. “Il faut avoir peur d’être les bourreaux et de répéter le mauvais côté de l’histoire.”
Lisez Marc Levy, un auteur engagé, agréable à lire qui vous apprendra des choses sur l’actualité que vous n’auriez pas osé imaginer. La réalité est souvent plus effrayante que plusieurs films d’horreur.